Entre les difficultés de production d’énergie liées aux canicules et le contexte géopolitique rendant l’approvisionnement complexe, l’actualité impose à l’Europe de trouver des solutions pour s’adapter. Parmi ces solutions, la sobriété énergétique doit permettre de conserver l’équilibre entre l’offre et la demande énergétique, à court, moyen et long terme. Cette stratégie rentre également dans le souhait de l’Europe de faire sa transition énergétique en devenant le premier continent neutre en carbone d’ici 2050.
La sobriété énergétique : une volonté européenne depuis le milieu des années 2010
Dès 2014, avec son paquet énergie-climat 2020, l’Europe s’est engagée à compter plus de 27% d’énergies renouvelables dans son mix énergétique à partir de 2030. Ce plan concerne 3 grandes catégories de consommation énergétique et de rejets en carbone :
- le marché carbone européen EU-ETS (European Union Emissions Trade Scheme) ;
- le “partage de l’effort”, concernant les mesures pour les bâtiments, le transport ou encore l’agriculture ;
- la politique UTCF, concernant l’utilisation des terres et des forêts.
En plus de ces différentes politiques, l’UE s’est engagée à réduire de 20% la consommation énergétique européenne par rapport à l’augmentation tendancielle. Cette trajectoire fixe les fondations d’une transition énergétique amenée à se développer au fil des années.
Face à la crise énergétique actuelle, la première ministre Elisabeth Borne et la ministre de la Transition énergétique ont présenté début juillet 2022 un plan de sobriété énergétique.
La stratégie énergétique à venir de la France : un plan construit autour de 4 piliers
La stratégie énergétique de la France sur les prochaines années est construit en 4 points :
- la sobriété énergétique pour consommer moins d’énergie ;
- l’efficacité énergétique pour consommer autrement ;
- la relance de la filière nucléaire ;
- l’accélération du développement des EnR.
Dans le cas de la sobriété énergétique, le gouvernement a annoncé que la France doit réduire de 10% sa consommation d’énergie, notamment en ce qui concerne le gaz et l’électricité, d’ici les deux prochaines années, par rapport à 2019. Les premiers efforts vont se concentrer sur la réduction de la consommation des entreprises et du secteur public.
Pour atteindre cet objectif de transition énergétique, plusieurs mesures sont étudiées :
- Interdiction des publicités lumineuses pendant la nuit ;
- Arrêt des éclairages publics à partir d’une certaine heure de la nuit ;
- Limiter le chauffage à 19 degrés et la climatisation à 26 degrés ;
- Réduire le nombre de passoires énergétiques, avec la rénovation énergétique des bâtiments ;
- Inciter les personnes actives à être en télétravail 3 jours par semaine ;
- Mettre en place des dimanches sans voiture dans les villes…
Courant septembre, à la veille d’un hiver complexe pour l’offre énergétique, le gouvernement publiera dans le détail un plan d’actions concret pour atteindre l’objectif fixé. Pour aider les entreprises à améliorer cette sobriété énergétique, plusieurs outils sur internet proposent de nombreuses informations et actions efficaces. Nous vous proposons également une infographie présentant 3 solutions, avec les investissements nécessaires et les retombés économiques.
Au total, 15 mesures seront listées pour améliorer la sobriété et l’efficacité énergétique en France (éclairage, isolation, température du chauffage et de l’eau, mobilité des salariés…). L’Etat estime un gain potentiel de 50 TWh d’économies d’énergie sur une année complète. Cette économie correspond à la production annuelle française de l’énergie éolienne et solaire réunie. En plus de ces mesures, l’Etat et les acteurs de l’énergie (RTE, Ademe…) mettent à disposition des outils numériques pour aider à optimiser son empreinte énergétique.
Une accélération des démarches avec la crise politique, énergétique et environnementale
La guerre en Ukraine comme réel déclencheur
L’actualité de l’invasion de la Russie en Ukraine a eu de nombreuses répercussions, à la fois pour les populations locales, mais aussi pour les pays de l’Europe Occidentale. Pour soutenir l’Ukraine, l’Union Européenne met en place des sanctions financières et des embargo envers la Russie.
Les restrictions successives sur les volumes de gaz naturel livrés au travers du Nord Stream 1 mettent en péril l’équilibre entre l’offre et la demande européenne. Ces restrictions sont la conséquence des sanctions prises par l’Europe envers la Russie, dans le cadre de l’invasion de l’Ukraine début 2022.
Au cours de l’été 2022, la Russie a réduit à plusieurs reprises les volumes livrés, pour exploiter seulement 20% de la capacité totale du Nord Stream 1. Additionnés à l’embargo sur le charbon russe, ces réductions de gaz ont conduit à une hausse historique des prix de l’énergie. Dans le même temps, les autres capacités de production énergétique des pays européens sont en berne, avec des problèmes techniques majeurs.
Une production électrique historiquement basse en France
Depuis fin 2021, EDF et l’ASN ont découvert des problèmes de corrosion sur 12 réacteurs parmi les 56 en activité en France. Ces problèmes de corrosion s’additionnent aux arrêts pour maintenance retardés à cause de la crise sanitaire de 2020. Au total, une trentaine de réacteurs nucléaires sont à l’arrêt. Or, le nucléaire compte pour 67% du mix énergétique français. Conséquence, EDF estime que la production électrique française pourrait se situer entre 280 et 300 TWh, soit 16% de moins que l’année précédente.
Dans le même temps, la seconde source d’énergie, l’énergie hydraulique, connaît également des difficultés. Les sécheresses de plus en plus répétées réduisent sa capacité de production. Or, l’hydraulique contribue en temps normal à 12% de la production d’électricité en France.
Cette situation tendue sur la production d’électricité oblige le gouvernement et l’ensemble de l’Union Européenne à agir en conséquence pour limiter le niveau de la consommation :
- Diversifier ses approvisionnements en GNL pour compenser les volumes russes ;
- Accroître le développement des énergies renouvelables (éoliennes, parcs solaires, etc.) ;
- Contribuer au développement de la filière de biométhane ;
- Favoriser l’autoconsommation et la sobriété énergétique.
La sobriété énergétique : une nécessité pour garantir l’équilibre entre la production et la consommation d’énergie
La sobriété énergétique offre plusieurs avantages. Premièrement, il permet d’aligner l’offre électrique en berne avec la demande. En effet, l’électricité n’est pas stockable. Le réseau fonctionne en flux tendu. Un déséquilibre entre l’offre et la demande provoque donc une hausse des prix, en cas de manque d’offre, ou baisse des prix, en cas de demande faible. Lors du premier confinement en avril 2020, la demande en électricité a été si basse que le prix a chuté autour des 40€/MWh. Actuellement, la France est dans la situation inverse et le prix de l’électricité atteint plus de 800€/MWh.
Deuxièmement, la sobriété énergétique contribue à la préservation de l’environnement. Toute énergie produite et consommée entraîne la création de dioxyde de carbone. Optimiser la consommation des entreprises contribue à la réduction de leur empreinte carbone.
Pour connaître les gains potentiels sur les rejets de carbone de votre entreprise, le Diagnostic de Performance Energétique (DPE) fournit une analyse complète de vos bâtiments, en termes de consommation énergétique et d’émissions de rejets de dioxyde de carbone.
Enfin, l’actualité anxiogène pousse la société et les citoyens à demander des comptes aux grands producteurs d’énergie. De même, certaines tensions commencent à poindre, notamment en Grande-Bretagne, à cause des prix jugés insoutenables par les particuliers. La sobriété énergétique est ainsi prônée pour réduire les consommations individuelles.
Optima Energie, votre cabinet de conseil pour optimiser votre consommation d’énergie
Optima Energie accompagne les entreprises et tout autre consommateur dans l’élaboration de la stratégie énergétique à long terme.
Soucieux de l’impact écologique et environnemental de votre société, notre équipe d’experts :
- analyse vos factures d’énergie,
- cherche pour vous le meilleur fournisseur d’énergie ;
- vous accompagne dans l’optimisation de votre budget énergétique ;
- aide dans l’optimisation d’aides financières pour réaliser des travaux d’économies d’énergie (CEE) (isolation bâtiments…);
- conseille sur les bonnes pratiques à adopter pour maîtriser votre budget énergétique…