Depuis des dizaines d’années, l’énergie est au cœur de nos vies. Pour se chauffer, s’éclairer, se laver, se déplacer, travailler… À chaque instant de nos journées, nous avons besoin d’énergie.
Mais cette dernière a bien changé depuis plusieurs années. Il est loin le temps où l’on s’éclairait avec des lampes à pétrole, et celui où les machines agricoles fonctionnaient grâce à la force humaine.
Alors, pour revenir sur l’histoire de l’énergie, on a choisi de vous parler de Jean. Mais aussi de Laurent. D’Antoine, aussi. Grand-père, père et fils, liés par le sang et par l’entreprise créée par Jean, reprise par Laurent, et bientôt par Antoine.
Perpétuer l’entreprise familiale se fait dans de nombreux villages. Chaque génération apporte son lot d’innovations. Le monde de l’énergie ne déroge pas à cela. Partez avec nous à la rencontre de cette entreprise familiale, et des adaptations énergétiques qui y ont été apportées.
L’après-guerre : une relance sur le signe du charbon et des nationalisations
- La Guerre se termine en France et en Europe. Jean est un jeune homme ambitieux. A 25 ans, il rentre tout juste du front. Il a la chance de retourner chez lui entier, et d’y retrouver sa femme et son fils. Tout autour de son petit village, un paysage de désolation : des bâtiments détruits, des champs ravagés, des arbres arrachés.
Jean ne supporte plus ces paysages dévastés, et il en est persuadé : retrouver du travail sera la clé pour écrire une nouvelle page de l’Histoire. L’argent se fait rare, dans son village. Les entreprises survivent, et ne veulent pas embaucher faute de moyens. C’est alors qu’il se lance dans ce qu’il sait être l’avenir : monter sa propre entreprise. Et pour la fonder, Jean aura besoin de se fournir en énergie.
Parlons un peu de l’énergie lors de la période post Seconde Guerre Mondiale. A cette époque, la France souhaite devenir plus indépendante énergétiquement.
Nationaliser la production d’énergie
Ainsi, l’État a lancé une grande stratégie de nationalisation de plusieurs producteurs d’énergie. L’objectif est d’avoir le contrôle sur les orientations énergétiques du pays. C’est ainsi qu’EDF voit le jour, en 1946. Cette société va être le moteur de la reconstruction industrielle du pays.
Elle va ainsi prendre la main sur les chantiers énergétiques débutés avant-guerre, notamment les constructions de centrales thermiques au charbon et hydroélectriques. La même logique est appliquée pour le gaz et le charbon, avec la création de Gaz de France (GDF) et de Charbonnage de France (CDF).
L’objectif est de reconstruire vite, et de recréer une vie économique dans tout le pays. Jean l’a bien compris. A cette époque, la principale source d’énergie utilisée est le charbon, suivi par le gaz et l’hydroélectrique.
Certains utilisent aussi le charbon dans la production d’électricité. Ce mix énergétique va donc durer une dizaine d’années, jusqu’au début des années 60. Les régions du nord, du centre et du sud-est de la France sont alors un des piliers de la production et de la fourniture de charbon du pays.
Cette nationalisation des producteurs facilite la lecture du marché pour les consommateurs comme Jean. En effet, EDF est son seul interlocuteur pour sa fourniture d’électricité : c’est avec cette institution qu’il reçoit de l’électricité pour alimenter ses machines, et avec elle également qu’il gère les aléas de sa consommation énergétique.
A une échelle plus importante, la nationalisation des producteurs crée également les bases pour nouer des relations commerciales internationales, notamment dans la fourniture de gaz.
L’énergie nucléaire en est encore à ses balbutiements, mais on sent une volonté politique de soutenir ce type d’innovations pour relancer le pays.
Les années 70 : un assainissement du mix énergétique qui pousse vers l’énergie nucléaire et gazière
Au début des années 60, plusieurs événements changent dans le monde de l’énergie. D’abord, il y a une volonté politique d’assainir le mix énergétique français. Jean le constate auprès de ses salariés : le charbon est jugé trop polluant. En échangeant avec d’autres dirigeants comme lui, il se rend compte que le charbon n’est pas assez rentable, notamment par rapport au pétrole. Le jeune dirigeant se pose des questions : ne serait-il pas plus judicieux de quitter le charbon pour utiliser le pétrole ?
En effet, le début des années 60 voit l’émergence de la filière pétrolière, source énergétique abondante et abordable, qui met un frein à l’exploitation du charbon.
Jean est assez frileux à l’idée de changer une bonne partie des machines pour une énergie encore peu connue. Sachant la France dépendante d’autres pays en ce qui concerne le pétrole, il décide de conserver son organisation actuelle.
Néanmoins, la France ne possède qu’une faible quantité de pétrole sur son sol, surtout depuis l’indépendance de l’Algérie. Les différents embargos et le premier choc pétrolier à suivre dans les années 70 vont ainsi conduire l’Etat Français vers une stratégie d’intensification de l’énergie nucléaire.
Sortir du charbon
A ce moment, au café du village où travaille Jean, quelques personnes commencent à évoquer les énergies renouvelables. Des énergies que l’on dit vertes, non polluantes, qui seraient renouvelables à l’infini sans user la planète. Une excellente solution pour le chef d’entreprise, qui décide de garder un œil avisé sur ces énergies en devenir. Jean fait appel à plusieurs experts afin de l’aider dans sa prise de décision, car il souhaite donner un nouveau tournant à son entreprise, et la passer en totalité à l’électrique.
Au fur et à mesure des années, l’énergie électrique à partir du nucléaire devient majoritaire sur le réseau, car elle assure une production constante et économique. Cette performance économique du nucléaire, combinée au contexte économique délicat de la fin des années 70, met un terme au programme de développement des énergies renouvelables françaises.
En effet, à cette époque, la France était pionnière en matière de recherche en énergies renouvelables. Les recherches sur la production d’énergie solaire étaient en bonne voie, mais la rentabilité se faisait attendre. Ce manque de rentabilité a fini par contraindre l’État de faire des coupes budgétaires et de mettre un terme aux recherches dans les énergies renouvelables.
Dans le même temps, les échanges de gaz s’intensifient. L’Etat français crée des relations commerciales avec plusieurs pays pour se fournir en gaz naturel :
- Norvège ;
- URSS ;
- Pays-Bas ;
- Algérie.
Jean décide alors de se résigner, et d’abandonner l’énergie électrique. C’est sans compter sur son fils Laurent, qui croit dur comme fer que ces énergies feront le monde de demain. Père et fils, animés par une même volonté de faire grandir l’entreprise familiale, se consacrent donc à de longues recherches sur les éoliennes, panneaux solaires et autres barrages hydroélectriques.
1990 – 2010 : Une époque marquée par l’incertitude, la libéralisation énergétique et le changement climatique
En 1984, Jean prend sa retraite, et c’est Laurent qui reprend l’entreprise, et modernise les moyens de production. Il achète de nouvelles machines, qui ne fonctionnent plus au charbon. En effet, la totalité des machines passe à l’électricité. Il réduit la pollution de sa structure, et améliore par ce biais la santé de ses salariés.
Toujours convaincu par les bienfaits des énergies renouvelables, Laurent n’a pas abandonné ses recherches. A la fin des années 1990, il lit les premiers rapports au sujet du réchauffement climatique qui apparaissent, notamment ceux du GIEC. Il se renseigne aussi sur la Blue Economy.
Ces rapports mettent en avant le lien entre l’activité humaine et le réchauffement climatique. Cette réflexion est symbolisée par la mise en place du protocole de Kyoto, en 1997. Cet accord entre 184 pays marque un tournant dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.
Des premiers objectifs sont ainsi fixés par les États signataires, pour réduire entre 2008 et 2012 les émissions de 6 gaz à effet de serre de 5% par rapport à 1990. Parmi ces gaz à effet de serre, on retrouve notamment le dioxyde de carbone, le protoxyde d’azote, le méthane…
La nécessité de s’adapter
De nombreuses entreprises comme celle de Laurent doivent s’adapter, et certaines n’y parviennent pas. La lutte contre les gaz à effet de serre, d’accord ; le budget pour financer de nouvelles machines qui permettent cette lutte, cela ne passe pas. Plusieurs chefs d’entreprises refusent de changer leurs habitudes, et cela a de fortes conséquences.
Les premiers objectifs ne sont donc pas suffisants pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique. Ainsi, l’Union Européenne met en place une stratégie et des objectifs de diminution de l’empreinte carbone. D’ici 2030, l’Europe souhaite :
- Une réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990 ;
- Un taux d’au moins 32% d’EnR dans la consommation finale d’électricité ;
- Une amélioration d’au moins 32,5% de l’efficacité énergétique.
Ces différents objectifs doivent conduire les États membres de l’Europe à la neutralité climatique en 2050.
Ces actions de lutte contre le réchauffement climatique mettent une certaine pression sur la France, car l’Europe ne souhaite pas faire du nucléaire l’une des ressources pour atteindre la neutralité carbone. Pour cause, début 2010, la sécurité de l’énergie nucléaire est remise en question avec l’accident de Fukushima. De nombreux débats émergent et certains pays, comme l’Allemagne, décident de sortir du nucléaire.
C’est également le choix de Laurent, qui décide de produire sa propre énergie. Il décide donc d’installer sur les toits des bâtiments de son usine des panneaux photovoltaïques. Cela lui permet ainsi de favoriser les énergies renouvelables dans sa structure. Il a également pour projet de faire construire une ou deux éoliennes sur le parking de l’entreprise.
Libéraliser le marché
Cette époque marque aussi le souhait de l’Europe de libéraliser le marché de l’énergie, pour accélérer les innovations et développer une concurrence, le tout dans l’intérêt des consommateurs. Ainsi, entre 2004 et 2021, la France voit apparaître près de 100 fournisseurs d’énergie différents.
Pour régir le marché libéralisé, la commission de régulation de l’énergie (CRE) est créée. Elle doit réguler le marché, par des mesures, et s’assurer que les pratiques des différents acteurs de l’énergie respectent bien le cadre légal. Dans le cas contraire, elle peut prendre des sanctions auprès des acteurs fautifs.
Le médiateur de l’énergie est également créé à cette période pour permettre aux consommateurs de pouvoir agir contre les manquements de la part des fournisseurs.
Laurent fait appel à un courtier en énergie pour l’aider dans le choix d’un fournisseur d’énergie adapté à ses envies, et aux besoins de son entreprise.
Cette complexification du marché énergétique demande ainsi un suivi plus poussé et en temps réel de la situation énergétique du pays. Laurent est un peu dépassé par toute cette technologie. C’est son fils Antoine qui, passionné de nouvelles technologies et d’énergie, devient le responsable énergétique de l’entreprise familiale. Il découvre l’émergence de nouvelles technologies, dont les smart grids, et décide d’implanter ces nouveautés dans la structure.
Le monde énergétique de demain : une production énergétique décentralisée, décarbonée et optimisée
Antoine se renseigne donc fortement sur les smart grids, ces réseaux intelligents. Ils sont une nouvelle génération de réseaux électriques qui répondent aux changements structurels du marché et aux comportements des consommateurs. Ainsi, cette technologie permet à l’entreprise qui les utilise :
- de suivre en temps réel sa consommation électrique pour une consommation plus efficiente ;
- de limiter les déplacements de techniciens ;
- d’injecter de l’énergie sur le réseau ;
- d’accompagner le développement des ENR…
Antoine installe donc des capteurs pour suivre en temps réel le niveau de production de ses panneaux photovoltaïques, et également des compteurs communicants, nommés Linky, pour suivre sa consommation énergétique.
Cette nouvelle technologie marque un véritable tournant dans l’énergie car les consommateurs peuvent devenir également producteurs d’énergie, à leur échelle. Plusieurs innovations voient ainsi le jour, notamment la production d’énergie à partir de cerf-volants.
Il surveille la consommation de l’entreprise, et veille à toujours optimiser les différents paramètres des factures énergétiques qu’il reçoit. Antoine fait également des demandes pour obtenir des aides gouvernementales. Cela lui permet d’optimiser et de réduire ses besoins en énergie. Les CEE permettent aux entreprises de financer une partie des travaux d’économie d’énergie. Plusieurs domaines sont concernés par ce dispositif :
- l’isolation thermique ;
- le chauffage ;
- l’éclairage…
L’énergie, un modèle de transition
Le monde de l’énergie est en perpétuelle évolution. Il change avec les modifications climatiques, les innovations technologiques, ou encore les décisions gouvernementales.
Afin de toujours faire mieux pour notre planète, et pour votre entreprise, il est important d’être accompagné ! Nos experts sont constamment en veille sur le marché, afin de vous apporter toutes les réponses à vos questions. Ils vous accompagnent sur la durée, pour que votre consommation soit optimisée à chaque instant.