Face aux enjeux climatiques, la décarbonation des industries doit s’accélérer. Avec l’impulsion des politiques de transition énergétique et les innovations technologiques, les procédés industriels se réinventent.
Les enjeux de la décarbonation dans le secteur industriel
La décarbonation de l’industrie est cruciale dans la lutte contre le changement climatique. En France, l’industrie est responsable de 20% des émissions de gaz à effet de serre, dont le CO2. Ainsi, il est devenu nécessaire pour la pérennité de ce secteur de réduire ces émissions et de promouvoir une industrie plus verte.
En conséquence, la France s’engage à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Elle vise à réduire ses émissions de GES de 55% d’ici 2030 par rapport à 1990. Cela signifie diviser par 6 les émissions sur le territoire. La décarbonation de l’industrie doit s’accélérer pour atteindre ces objectifs.
Les avantages de la décarbonation des usines
Décarboner l’industrie offre plusieurs avantages. Cela limite l’impact environnemental et contribue à une économie plus durable. C’est aussi une opportunité économique favorisant l’innovation et la création d’emplois. Les secteurs liés à la décarbonation, comme les énergies renouvelables ou l’efficacité énergétique, en bénéficient.
Les défis de la décarbonation des usines
Pour le secteur industriel, l’objectif de neutralité carbone constitue un défi majeur. Les technologies et énergies fossiles ont structuré son développement depuis la première révolution industrielle. Atteindre cet objectif exige de transformer en trois décennies des modes de production et des procédés séculaires.
20 % Des émissions totales de GES sont générées par l’industrie | 12 % Des émissions totales de GES sont générées par 50 sites industriels |
Quelle est la stratégie de la France pour la décarbonation de son industrie ?
En 2015, la France a adopté la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC). Ce plan vise à réduire les émissions de GES dans tous les secteurs d’activité. Il s’articule autour de trois piliers : sobriété énergétique, efficacité énergétique et décarbonation des sources d’énergie.
Pour l’industrie, la SNBC fixe des objectifs ambitieux. Elle vise à réduire les émissions de GES de 35% d’ici 2030 et de 81% d’ici 2050, par rapport à 2015.
Les préconisations de solutions pour accélérer la décarbonation de l’industrie
La France a mis en place une stratégie ambitieuse pour la décarbonation de son industrie. Cette stratégie repose sur plusieurs piliers.
- Encourager la transition vers des énergies renouvelables dans le secteur industriel. Cela passe par le développement de sources d’énergie propres, telles que l’énergie solaire, éolienne ou hydraulique. De plus, des incitations financières sont mises en place pour encourager les entreprises à investir dans des équipements plus respectueux de l’environnement. Il est imposé aux entreprises de plus de 400 salariés de réaliser un bilan de leurs émissions de gaz à effet de serre (BEGES). Ce bilan porte sur les scopes 1, 2 et 3 : émissions directes, émissions indirectes des consommations énergétiques et émissions indirectes des autres étapes du cycle de vie du produit.
- Accélérer le développement et la mise en place de technologies de rupture (telles que le CCUS) et poursuivre le soutient à l’innovation pour diminuer les coûts de la décarbonation.
- Développer l’économie circulaire (éco-conception, réemploi, recyclage) pour une meilleure maîtrise de la demande en matière et favoriser l’utilisation de matériaux plus sobres en émissions de GES, tels que les matériaux biosourcés.
Quels sont les objectifs de la décarbonation de l’industrie ?
La décarbonation de l’industrie vise plusieurs objectifs cruciaux sur les plans environnemental, économique et technologique. Elle contribue aux objectifs de neutralité carbone d’ici 2050 et de réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Cette démarche prépare les technologies nécessaires pour la transition écologique. Elle vise également à faire émerger une offre française compétitive de solutions de décarbonation, positionnant ainsi les entreprises françaises comme des leaders mondiaux. La décarbonation démontre la faisabilité de la transformation des zones industrielles en favorisant les synergies territoriales pour une « réindustrialisation verte ». Enfin, elle crée et renforce des formations adaptées aux enjeux de la décarbonation, générant ainsi de nouveaux emplois.
Des moyens financiers spéciaux
Avec le plan France 2030, l’État a décidé d’investir 54 milliards d’euros pour transformer durablement des secteurs clés de l’économie française (énergie, hydrogène, automobile, aéronautique, espace) grâce à l’innovation technologique et l’industrialisation.
5,6 Md€ Investissements pour la décarbonation de l’industrie | 5 Md€ Aide à la mise en place de solutions de décarbonation pour les usines | 610 M€ Investissement dédié au développement d’énergie bas carbone |
Les technologies de réduction des émissions de CO2 dans l’industrie
Quatre technologies de rupture nécessaires à la décarbonation ont été identifiées dans le cadre de France 2030. Chacune joue un rôle crucial dans la réduction des émissions de CO2 de l’industrie.
L’électrification des procédés industriels
L’électrification des procédés industriels est considérée par l‘Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) comme le meilleur moyen d’atteindre les objectifs de la SNBC pour une neutralité carbone en 2050. Un exemple marquant est ArcelorMittal, premier émetteur de gaz à effet de serre en France, qui a lancé un vaste projet de décarbonation progressive sur ses sites de Dunkerque et Fos-sur-Mer. La réduction des émissions de 36% à Dunkerque passera par le remplacement de hauts-fourneaux par des fours électriques nécessitant jusqu’à 750 MW de puissance. À terme, l’utilisation de l’hydrogène décarboné pour traiter le minerai de fer et valoriser le CO2 résiduel émis est envisagée. Cette transition vers des procédés électriques utilise de l’électricité décarbonée provenant des énergies renouvelables ou du nucléaire.
L’utilisation de l’hydrogène en remplacement du gaz et du pétrole
L’hydrogène, surtout lorsqu’il est produit à partir d’énergies renouvelables, représente une source d’énergie propre et prometteuse pour l’industrie. L’hydrogène décarboné, ou « vert », n’émet pas de CO2 lors de sa production ou utilisation. Il est produit principalement à partir d’eau et d’électricité, et peut remplacer les combustibles fossiles dans divers procédés industriels, notamment chimiques et sidérurgiques. Cette solution est essentielle pour décarboner massivement des industries fortement émettrices de CO2.
La captation et stockage du carbone (CSC)
Le procédé de capture du CO2 émis par les installations industrielles consistent à stocker de manière permanente dans des formations géologiques profondes le CO2. De fait, cette solution est particulièrement utile dans des secteurs comme la production d’énergie, la sidérurgie, la chimie, la pétrochimie et le ciment. Le CSC permet de traiter les émissions de CO2 pour lesquelles il n’existe actuellement pas d’alternatives technologiques. Ainsi, il empêche le carbone d’être libéré dans l’atmosphère et de contribuer au réchauffement climatique.
L’économie circulaire et le recours à la biomasse
L’économie circulaire vise à optimiser l’utilisation des ressources et à réduire les déchets industriels. Cette approche inclut la réutilisation, le recyclage et la valorisation des déchets et sous-produits, réduisant ainsi les émissions de CO2 liées à la production de nouvelles matières premières. La biomasse, quant à elle, englobe l’ensemble des matières organiques pouvant devenir des sources d’énergie. Elle provient de la forêt, de l’agriculture et de divers déchets, et est utilisée pour produire de la chaleur haute température dans des secteurs comme la chimie, l’agroalimentaire et les matériaux de construction. De plus, la biomasse peut remplacer les composés pétrochimiques par des alternatives biosourcées.
Comment engager son usine dans une démarche de décarbonation ?
Engager son usine dans une démarche de décarbonation nécessite une approche globale et des actions concrètes. Tout d’abord, il est essentiel de réaliser un diagnostic de l’empreinte carbone de son usine. Cela permet d’identifier les principales sources d’émissions de CO2 et de définir des objectifs de réduction. Une stratégie de compensation carbone peut aussi permettre aux usines de poursuivent leur activité en finançant des actions de réduction des GES. En conséquence, une veille du prix de la tonne de CO2 doit être effectuée pour anticiper les aléas du marché du carbone.
Selon l’Ademe, il convient de mettre en place des mesures d’efficacité énergétique pour réduire la consommation d’énergie de son usine. Cela peut passer par l’optimisation des processus de production, l’amélioration de l’isolation des bâtiments ou encore l’utilisation de technologies plus performantes.
Parallèlement, il est important d’encourager l’utilisation d’énergies renouvelables dans son usine. Cela peut être réalisé en installant des panneaux solaires ou des éoliennes sur le site, ou en achetant de l’énergie verte auprès de fournisseurs.
De plus, il est nécessaire d’impliquer les employés dans la démarche de décarbonation de l’usine. Cela peut passer par des formations sur les bonnes pratiques environnementales, des incitations à adopter des comportements éco-responsables ou encore la mise en place de systèmes de suivi des performances environnementales.
Enfin, il est recommandé de mesurer régulièrement les progrès réalisés dans la démarche de décarbonation de son usine, afin d’ajuster si nécessaire les actions mises en place.
Quels sont les aides pour la décarbonation des industries ?
Des aides financières sont proposées pour soutenir les investissements dans des équipements plus respectueux de l’environnement. Il peut s’agir de subventions, de prêts à taux réduit, de dispositifs fiscaux avantageux ou de Certificat d’Économie d’Énergie (CEE).
Plan d’investissement « France 2030 » et appel à projets « Industrie Zéro Fossile » (IZF)
Le plan d’investissement « France 2030 », doté de 54 milliards d’euros sur 5 ans, vise à rattraper le retard industriel français en investissant dans l’innovation et la création de nouvelles filières industrielles et technologiques. Ce plan consacre 5,6 milliards d’euros à la décarbonation des sites industriels : 5 milliards pour des aides directes et 610 millions pour l’innovation technologique.
En avril 2022, le gouvernement a lancé l’appel à projets « Industrie Zéro Fossile » (IZF), opéré par l’ADEME, pour soutenir la réduction des émissions de GES via la diminution des énergies fossiles. En avril 2023, 55 lauréats ont été sélectionnés pour des projets variés, allant de la production de chaleur à partir de biomasse aux grands projets d’efficacité énergétique.
Le programme PACTE Industrie
Porté par l’ADEME et l’Association Technique Énergie Environnement (ATEE), le programme PACTE Industrie propose des formations et des accompagnements (études, coachings) pour assister les entreprises dans la transition énergétique. Il offre des solutions personnalisées dans trois thématiques :
- Management de l’énergie : études d’opportunités, audits énergétiques, primes PRO-SMEn pour la norme ISO 50 001.
- Stratégie : formation et accompagnement pour construire et évaluer une stratégie de décarbonation.
- Financement : accompagnements pour les projets d’investissement bas carbone et construction de plans de financement.
Bpifrance : Plan d’actions industrie verte
Bpifrance soutient les entreprises via le prêt Vert, destiné aux TPE, PME et ETI pour des projets de transition écologique et énergétique. Ce prêt finance l’optimisation des procédés, l’amélioration des performances énergétiques, l’intégration d’énergies renouvelables et le développement d’une mobilité « zéro carbone ».
Courtier en énergie : le facilitateur de la décarbonation des industries
Passer par un courtier en énergie, tel qu’Optima Energie, est crucial pour mettre en place une politique de décarbonation efficace pour les sites industriels d’une entreprise. Optima Energie offre une expertise pointue en stratégie d’achat, de veille et d’efficacité énergétique, permettant de naviguer dans le complexe marché de l’énergie. Leur connaissance approfondie des subventions et des dispositifs financiers disponibles assure une optimisation des coûts et des investissements. En collaborant avec un courtier, les entreprises peuvent ainsi accélérer leur transition vers des pratiques plus durables, tout en bénéficiant de conseils personnalisés pour réduire leurs émissions de CO2 et atteindre leurs objectifs de neutralité carbone.