Les conséquences du réchauffement climatique sont de plus en plus présentes dans le quotidien de chacun avec des conséquences parfois désastreuses. À cela s’ajoute le contexte géopolitique qui tend le marché de l’énergie avec des hausses de prix record qui impactent directement les consommateurs.
Pour devenir plus autonomes et s’extraire des aléas du marché, des particuliers et des entreprises ont décidé de produire eux-mêmes l’électricité qu’ils consomment. Grâce aux aides de l’état, l’autoconsommation se généralise en France.
L’autoconsommation, comment ça marche
Le principe est simple : consommer sa propre production électrique. On parle aussi d’autoproduction. Massivement développée par la filière photovoltaïque, du fait de ses faibles contraintes d’installation, l’autoconsommation peut être collective ou individuelle.
- Autoconsommation individuelle : L’autoconsommateur utilise pour lui-même et sur le site de production tout ou partie de l’électricité produite par son installation, sur le moment ou par la suite via un moyen de stockage.
- Autoconsommation collective : le système reste identique dans son schéma de production et de consommation, mais dans ce cadre plusieurs producteurs délivrent de l’électricité à plusieurs consommateurs.
Un équilibre entre production et consommation à trouver
Les données statistiques du fournisseur historique évaluent la part d’autoconsommation autour de 40 % pour un logement équipé en panneaux photovoltaïques, sans batterie de stockage. De fait, le logement aura recours à un fournisseur d’énergie conventionnel pour le reste de ses besoins en électricité.
Il faut donc bien différencier le taux d’autoconsommation du taux d’autoproduction. Le premier concerne la part de la production électrique directement consommée par le logement. Le second définit la part de production électrique produite par le bâtiment par rapport à la consommation totale du lieu. Le taux d’autoproduction permet d’évaluer l’autonomie du bâtiment et donc son recours au réseau électrique.
Si vous produisez la moitié de l’électricité dont vous avez besoin, votre taux d’autoproduction est de 50%.
Source : ministère de la transition écologique
Ce que dit la loi sur l’autoconsommation
La loi du 24 février 2017 à la charge de permettre le développement de l’autoconsommation à titre individuel ou collectif. Ainsi, l’autoconsommation est « le fait pour un producteur, dit autoproducteur, de consommer lui-même et sur un même site tout ou partie de l’électricité produite par son installation. La part de l’électricité produite qui est consommée l’est soit instantanément, soit après une période de stockage »
Ainsi, le législateur a défini que les injections sur les réseaux publics (en cas de surplus) sont sous l’égide du périmètre d’équilibre du gestionnaire du réseau en question.
De plus, l’autoproducteur est exonéré de la taxe départementale sur la consommation finale d’électricité et la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (CSPE).
Les différentes formes d’autoconsommation
Pour répondre aux fluctuations de l’autoconsommation, plusieurs cas de figure existent pour permettre d’équilibrer les besoins et la production :
- Avec ou sans revente du surplus de production : Dans ce cas, les bâtiments reliés au réseau de distribution peuvent réinjecter dans le réseau leur production en trop. Cette production peut être injectée gratuitement dans le réseau ou rachetée par le gestionnaire de réseau grâce au contrat d’EDF avec Obligation d’Achat (EDF O.A.).
- Vente totale de la production : À l’instar de la revente du surplus de production, l’autoconsommation avec vente totale de la production impose d’être relié au réseau de distribution. Un compteur spécifique calcule la production des panneaux solaires afin de revendre à EDF O.A. De son côté, le propriétaire est facturé normalement de sa consommation électrique par son fournisseur.
- Autoconsommation pour les lieux isolés : Cette forme d’autoconsommation permet une autonomie totale, imposer par le fait que le bâtiment n’est pas relié au réseau de distribution. Un système de stockage de l’énergie est alors obligatoire pour assurer les besoins en consommation dans le temps. Le surplus de productions sera lui perdu.
Les aides financières pour l’autoconsommation
Le prix d’achat EDF Obligation d’Achat
Le prix de rachat du kWh photovoltaïque est fixé par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) et évolue chaque trimestre. Il dépend de la puissance-crête de l’installation. Le montant est différent pour les bâtiments en autoconsommation ou en revente totale.
En vente totale, le tarif de l’EDF OA est garanti pendant 20 ans.
Les tarifs d’achat photovoltaïque au 2e trimestre 2022 :
Puissance de l’installation | Prix de vente (en €/kWh) en autoconsommation | Prix de vente (en €/kWh) en revente totale |
Inférieur à 3 kWc | 0,10 € | 0,1814 € |
Entre 3 kWc et 9 kWc | 0,10 € | 0,1542 € |
Entre 9 kWc et 36 kWc | 0,06 € | 0,1115 € |
Entre 36 kWc et 100 kWc | 0,06 € | 0,0969 € |
Ces tarifs sont valables du 1er mai 2022 au 31 juillet 2022.
La prime autoconsommation photovoltaïque
L’installation de panneaux photovoltaïques pour l’autoconsommation d’un bâtiment est éligible à une prime à l’investissement. Cette dernière est dégressive et variable en fonction de la puissance de l’installation. La prime est versée sur les 5 premières années de fonctionnement.
La prime est versée automatiquement par EDF OA en même temps que les revenus de la vente du surplus de production.
Tarifs de la prime à l’autoconsommation | |
Prime à l’autoconsommation en euros par kWc* en vigueur pour le 1er trimestre 2022 | |
Puissance de l’installation | Montant de la prime pour une installation |
Inférieure ou égale à 3 kWc | 380 €/kWc |
Entre 3 et 9 kWc | 290 €/kWc |
Entre 9 et 36 kWc | 160 €/kWc |
Entre 36 et 100 kWc | 80 €/kWc |
TVA à taux réduit
Un taux de TVA réduit à 10% s’applique pour les installations photovoltaïques en autoconsommation inférieure à 3 kWc. Les travaux doivent être faits par un professionnel certifié RGE.
Prêt à taux 0
L’ECO-PTZ permet aux particuliers de bénéficier d’un prêt jusqu’à 30 000 € pour l’installation d’un système de production de chaleur, tel que les panneaux solaires, dans le cadre de travaux de rénovations énergétiques. Seules les banques ayant une convention avec l’État peuvent proposer ce type de prêt.
L’autoconsommation à partir des panneaux solaires
L’installation de panneaux solaires est la solution privilégiée par ceux qui souhaitent passer à l’autoconsommation du fait des aides, des coûts du matériel en baisse et de la facilité de pose.
Des batteries solaires pour assurer l’autoconsommation de nuit
Le stockage de l’électricité produite permet d‘autoconsommer une plus grande partie de sa production. Il est habituel qu’une maison consomme peu entre 12h et 16h alors que c’est la période de pic de production des panneaux solaires. À l’inverse, le soir, la production ne pourra pas assurer les besoins en électricité.
Pour résoudre ce problème, l’énergie non consommée au moment de la production peut être stockée dans des batteries. Pour autant, les batteries ne permettent pas de stocker l’intégralité de la production, un surplus existera toujours.
L’inconvénient majeur des batteries solaires est leur coût et la quasi-impossibilité d’être autonome à 100%.
Combien de panneaux photovoltaïques pour assurer son autoconsommation ?
Pour déterminer le nombre et la puissance de panneaux pour une installation solaire en autoconsommation, il faut prendre en compte la consommation et la potentielle production qu’ils vont engendrer. Pour une maison de 100 m2, il faut en moyenne 3 kWc, soit une dizaine de panneaux sur environ 20 m2.
Mettre en place l’autoconsommation de son entreprise
Optima Énergie accompagne les professionnels dans leur stratégie d’efficacité énergétique. Avec la mise en place d’un plan d’actions vers l’autoconsommation pour les entreprises, la production d’énergie devient un nouveau levier de croissance pour les industriels.
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