Depuis le début de la crise énergétique en 2021, les tarifs réglementés de vente d’électricité se positionnaient sur le marché comme une solution de protection face à l’envolée des prix. Néanmoins, cette vérité semble aujourd’hui avoir fait son temps et la tendance s’inverse face aux offres actuelles du marché.
Rappel des tarifs réglementés
Les tarifs réglementés, également appelés tarifs publics, sont des prix fixés par l’État, ou les organismes de réglementation dans certains secteurs de l’économie. Ils sont conçus pour empêcher les fournisseurs de facturer des prix excessivement élevés pour des biens ou des services considérés comme essentiels pour la vie quotidienne des citoyens.
Dans le secteur de l’énergie, seuls les fournisseurs historiques (EDF, ENGIE) sont en capacité de commercialiser ces offres. Les prix sont fixés par les instances gouvernementales, au travers de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE).
Quels sont les prix du tarif réglementé de l’énergie ?
Depuis 2021, les tarifs réglementés de l’énergie ont connu plusieurs évolutions tarifaires, pour s’adapter aux coûts du marché de l’énergie, tout en protégeant les consommateurs des prix historiquement élevés. Au travers du bouclier tarifaire, le TRV a offert une bonne protection pour les consommateurs d’énergie, avec des prix bien moindres par rapport aux prix proposés sur le marché. Par exemple, en août 2022, le prix fixé sur le marché a atteint 1130€/MWh pour l’année 2023. Or, dans le même temps, le TRV s’élevait à 160 euros/MWh.
Or, depuis, le marché de l’énergie s’est assagi. Au 15 septembre 2023, le prix de l’énergie pour l’année 2024 s’établissait à 128€/MWh. Dans le même temps, les tarifs réglementés de vente d’électricité s’élèvent à 190€/MWh, suite à une augmentation de 10% au 1er août 2023, soit une différence de 47% !
Néanmoins, ce décalage important en faveur des offres de marché est uniquement valable sur certaines périodes de l’année. Il faut donc suivre régulièrement le marché pour déceler ces opportunités. En effet, la période hivernale est souvent synonyme d’augmentation des prix du marché.
Une solution : suivre les évolutions tarifaires du marché au printemps et à l’automne
Durant l’année, des périodes de baisse structurelle se dessinent. Elles sont le résultat d’une période où la demande est relativement faible, couplée à une bonne production énergétique. Cela débouche sur un prix des offres de marché en baisse, offrant ainsi de belles opportunités aux entreprises. Il y a deux périodes dans l’année où ces deux conditions sont réunies, au printemps et à l’automne.
Comme on peut le voir sur les prix de l’année 2023, les périodes où le prix de l’énergie est le plus abordable sont vers la fin de l’hiver – début printemps, et sur la fin de l’été – début automne. Cela s’explique par une réduction de la pression pour le maintien de l’équilibre offre-demande. En effet, cette période correspond à une reprise de volumes de production d’électricité conséquentes de la part des énergies renouvelables. De plus, la sortie de l’hiver correspond au retour des températures plus agréables, d’où une baisse de la consommation énergétique de la part des ménages et des entreprises.
Néanmoins, cette vérité se vérifie uniquement dans un marché qui connaît une stabilité sur le niveau de l’offre. En effet, en mai 2023, on a connu une baisse des volumes de GNL disponibles en Europe. Cela est la résultante de diverses maintenances en Norvège. Ce déséquilibre a ainsi provoqué une hausse de 59% en l’espace de 2 semaines.
Concernant la baisse enregistrée entre mai et juin 2023, elle est conjoncturelle. Elle s’explique par une production très soutenue de la part des énergies renouvelables, qui, couplée à des températures clémentes, ont provoqué une baisse des tarifs. Cette baisse est conjoncturelle.
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