Depuis de nombreuses années, le prix de l’électricité est influencé par plusieurs marchés (gaz naturel, charbon, pétrole, carbone…). Il l’est aussi par plusieurs facteurs inhérents au marché (niveau de demande, disponibilité de l’offre, etc.). Une fois combinés, ces éléments génèrent une tendance à long terme, importante à considérer pour optimiser son budget énergétique.
La disponibilité de l’offre, associée à une hausse de la demande, pousse les producteurs dans leurs limites. Les réacteurs nucléaires de la France fournissent actuellement près de 70% de la consommation électrique. Lors de périodes de faibles disponibilités nucléaires, les prix de l’électricité peuvent connaître des hausses fulgurantes à court terme. La fin d’année 2021, et début 2022, en sont la parfaite illustration. C’est le signe d’une tendance de fond tendue pour le marché de l’électricité.
Selon l’offre énergétique de votre entreprise, il est important de suivre les tendances à court et long terme, pour détecter les opportunités à venir sur le prix de l’électricité. Dans cet article, nous allons analyser la tendance de fond qui se dégage actuellement sur ce marché. Nous étudierons aussi les répercussions possibles sur les tarifs proposés par les fournisseurs.
Dans cet article, nous allons nous concentrer sur l’évolution :
- de l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité ;
- du secteur nucléaire, principale source d’électricité en France ;
- des moyens de production d’énergies renouvelables.
Un équilibre offre-demande d’électricité complexe à maintenir
La transition énergétique actuelle pousse à la hausse la demande d’électricité à long terme. En effet, les politiques actuelles cherchent des solutions pour atteindre la neutralité carbone en Europe d’ici 2050. Pour accélérer davantage l’atteinte de cet objectif, l’UE élève son objectif de réduction des émissions carbone. Il devra être, d’ici 2030, de 55%, contre 40% auparavant.
L’atteinte de ces objectifs très ambitieux nécessitent des actions concrètes et rapides. Ces dernières permettent de réduire ces rejets de carbone dans l’atmosphère. L’une des solutions phares retenues est la fin de l’usage du gaz naturel pour le chauffage dans les bâtiments neufs. Ce choix de limiter l’usage du gaz naturel, ou encore du fioul, va accroître sensiblement la demande générale d’électricité en France. Cet exemple rejoint le secteur du transport, dans la liste des nouveaux comportements de consommation se tournant vers l’électricité.
Pour illustrer cette hausse à long terme de la demande globale d’électricité en France, plusieurs organismes ont fait des projections. L’académie des technologies a publié en mars 2021 un document sur les niveaux de demande énergétique d’électricité en France, d’ici 2050. Il met en évidence une multiplication par deux de la demande, en l’espace de 30 ans, cette dernière passant de 449 TWh à près de 840 TWh.
RTE a également proposé sa projection d’électricité en 2050. Il estime que la demande en électricité devrait passer de 449 TWh à près de 630 TWh, en intégrant la consommation de la France d’Outre-Mer et l’évolution de la filière hydrogène. Cette hausse importante de la demande d’électricité met en péril le secteur de la production, déjà tendu par plusieurs facteurs conjoncturels et structurels.
Le secteur du nucléaire : quelles sont les prévisions à long terme ?
Un secteur vieillissant
L’énergie nucléaire est, en 2022, la source de production d’électricité la plus importante de France. En plus d’être neutre en carbone, elle génère un volume d’électricité constant et très important. Ce moyen de production a représenté en 2020 67% de la production d’électricité en France, loin devant l’hydraulique, ou encore les ENR. Or, les centrales nucléaires françaises sont vieillissantes et arrivent à leur limite d’exploitation, fixée à 40 ans.
Cette situation met de l’incertitude sur la capacité de la France à répondre durablement à la hausse prévue de la demande énergétique. Pour limiter la pression sur EDF sur la production d’électricité, la solution retenue a été de mettre en place un programme nommé “grand carénage”. Ce programme a pour objectif de rallonger la durée d’exploitation des centrales nucléaires françaises, tout en maintenant la sûreté d’exploitation. Il a été instauré en 2014, et doit prendre fin en 2025, pour un coût global estimé par EDF à 49,2 milliards d’euros.
Grâce à ce plan grand carénage, les réacteurs nucléaires les plus anciens, construits dans les années 80, ont vu leur durée d’exploitation rallongée en 2021. L’ASN a annoncé que les réacteurs concernés peuvent poursuivre leur activité, pour 10 années supplémentaires. Dans le même temps, des contrôles sur les réacteurs les plus récents du parc nucléaire ont mis en évidence, fin 2021, des problèmes de corrosion et des soucis sur le système de refroidissement. La détection de ces problèmes a entraîné une mise à l’arrêt de 10 réacteurs nucléaires, sur les 58 existants. Ces arrêts ont entrainé une forte hausse des prix de l’électricité sur l’année 2022, et 2023.
Un retour progressif de ces réacteurs est prévu pour fin 2022, début 2023, ce qui devrait soulager les prix du marché. Néanmoins, à plus long terme, ces difficultés viennent s’ajouter aux incertitudes concernant les nouveaux réacteurs nucléaires français.
Une relève nucléaire qui se fait attendre
Emmanuel Macron a annoncé en novembre 2021 le souhait de construire six nouveaux réacteurs nucléaires type EPR, à partir de 2025, en France. Cette annonce est une réponse à la prévision de la demande énergétique d’ici 2050 établie par RTE. Cet effet d’annonce a eu pour conséquence de rassurer le marché à long terme, mais soulève également plusieurs interrogations. En effet, la construction d’une centrale nucléaire prend généralement 5 années. Ainsi, ces 6 nouveaux réacteurs ne seraient en service qu’à partir de 2030, au plus tôt.
De plus, ces six réacteurs annoncés vont être basés sur le modèle de la centrale nucléaire de Flamanville. Or, la construction de ce réacteur de troisième génération accumule les problèmes et retards. Lancée en 2007 et censée être mise en service en 2012, les travaux sur le réacteur sont toujours en cours. En cause, divers problèmes de soudure et de malfaçon qui ont entraîné ce retard de près de 10 années. Fin 2021, EDF a annoncé que l’EPR de Flamanville devrait être mis en service fin 2022, début 2023.
Autre question soulevée par cette annonce d’Emmanuel Macron, la capacité de la France à respecter la loi sur la transition énergétique. En effet, cette loi prévoit une réduction de la part d’énergie nucléaire dans le mix énergétique français, pour le faire passer de 75% à 50% d’ici 2025. L’objectif de cette loi est de donner une place plus importante aux énergies renouvelables. Pourtant, ces dernières rencontrent des difficultés dans leur mise en place.
Quelle évolution pour le secteur des énergies renouvelables ?
Les énergies renouvelables sont plébiscitées par l’Union Européenne et une partie du gouvernement Français. Pourtant, elles créent de nombreuses polémiques, et notamment dès que la question des terrains retenus est soulevée. Les éoliennes offshores cristallisent à elles-seules les difficultés de la France pour développer les énergies renouvelables. La condamnation de l’Etat sur son inaction en faveur de l’environnement et les objectifs de l’Union Européenne mettent la pression sur les politiques énergétiques à moyen terme.
Le développement des énergies renouvelables dans le mix énergétique français pose une autre question : la saisonnalité de la production d’énergie. A l’inverse de la production nucléaire, constante tout au long de l’année, la production des ENR est dépendante de la météo. Cette variabilité de la production pose problème dans l’optique d’une hausse de la demande. Plus la part des énergies renouvelables va croître, plus les prix de l’électricité vont devenir volatils. Par exemple, lors des périodes hivernales, les prix spot de l’électricité pourraient ainsi augmenter dans des proportions très importantes, d’un jour à l’autre.
Pour limiter ces saisonnalités de production, la France fait historiquement appel aux énergies fossiles pour couvrir toute la demande. Les centrales thermiques et à gaz ont l’avantage d’être facilement sollicitées, et constantes dans la production. Par contre, elles rejettent une grande quantité de CO2 dans l’atmosphère. Emmanuel Macron, dans son programme électoral, avait annoncé l’arrêt des centrales à charbon en France.
Pourtant, début 2022, il reste encore en activité les centrales à charbon de Gardanne, de Saint-Avold et de Cordemais. C’est la preuve que la situation sur le marché de l’électricité est complexe, et que l’équilibre entre offre et demande est difficile à maintenir. Ainsi, pour limiter cette tension à long terme sur le réseau électrique, et par extension, sur les prix du marché, le gouvernement mise sur l’optimisation des besoins énergétiques.
L’optimisation des besoins énergétiques de son entreprise : la clé pour préserver son budget et l’environnement
“La meilleure économie d’énergie est l’énergie qu’on ne consomme pas”. Cette devise illustre l’état d’esprit actuel du gouvernement actuel sur l’avenir du marché énergétique français. Il souhaite accélérer la transition énergétique des consommateurs d’électricité, pour limiter à moyen terme la quantité d’énergie consommée. Parmi les outils permettant l’accélération de la transition énergétique, on retrouve :
- Les offres dynamiques en France, en provenance des pays nordiques ;
- La mise en place d’aides financières pour inciter les entreprises et particuliers à réaliser des travaux d’économies d’énergie (CEE).
Ces solutions permettent aux consommateurs d’agir à la fois sur les conditions contractuelles souscrites auprès des fournisseurs, et d’optimiser leurs besoins en électricité et gaz naturel.
Optima Energie, courtier en électricité et gaz naturel, propose un accompagnement complet auprès des consommateurs professionnels d’énergie (entreprises, associations, collectivités, syndics de copropriétés, méthaniseurs…) pour les aider à maîtriser leur budget énergétique :
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- Optimisation fiscale des taxes présentes sur la facture d’énergie (CSPE) ;
- Veille du marché des énergies ;
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- Obtention de CEE ;
- Mise en conformité de votre entreprise pour respecter le décret tertiaire…
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