La Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) est l’un des dispositifs phares pour respecter l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050. Créée en 2015, la PPE doit définir la trajectoire à suivre pour la France afin d’obtenir un mix énergétique durable et respectueux de l’environnement.
Ce dispositif doit accompagner les consommateurs d’énergie vers l’utilisation des énergies renouvelables, le tout avec une consommation plus efficiente. Afin d’anticiper les changements à venir sur le marché de l’énergie, nous allons nous concentrer dans cet article sur :
- la définition de la PPE ;
- l’état actuel du mix énergétique français ;
- les objectifs de la PPE actuelle ;
- les changements à venir sur le marché de l’énergie ;
- les aides financières pour votre entreprise.
La Programmation Pluriannuelle de l’énergie, c’est quoi ?
La Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) a été créée en 2015, suite à l’instauration de la loi sur la transition énergétique pour une croissance verte. Elle vise la réduction des émissions de gaz à effet de serre. En effet, sa priorité est de réduire l’usage des énergies fossiles. Elle intervient en complément de la stratégie nationale bas carbone.
La priorité de la PPE s’articule autour de 4 engagements majeurs, pris en 2015 par 195 états lors de la COP 21 :
- Respecter la limite des 2°C d’augmentation de la température d’ici 2100, par rapport au climat préindustriel ;
- Présenter les contributions nationales de chaque pays afin de créer un effet d’entraînement et démontrer que tous les États avancent dans la même direction ;
- Soutenir les pays en développement et financer la transition vers des économies bas-carbone et résilientes ;
- Renforcer les engagements des acteurs de la société civile et non-étatique afin d’associer tous les acteurs et d’entamer des actions concrètes.
Afin de faire respecter ces engagements en France métropolitaine et dans les zones non interconnectées (ZNI), la PPE s’adresse à la fois :
Aux filières énergétiques :
Elle fixe pour ces filières des objectifs de réduction des émissions de gaz à effets de serre. De plus, elle les accompagne dans le développement de nouveaux moyens de production d’énergies renouvelables. Ensuite, elle suit et évalue régulièrement les actions de ces filières en termes d’émissions carbone et d’éco-responsabilité pour ajuster les objectifs.
Parmi les filières suivies par la PPE, on retrouve :
- la filière électrique ;
- la filière gazière ;
- le bâtiment ;
- le transport ;
- l’industrie ;
- l’agriculture ;
- les exploitations forestières.
Aux consommateurs :
Premièrement, elle accompagne et aide les consommateurs d’énergie dans la réduction de leurs besoins énergétiques. Par exemple, la gouvernance de la PPE peut demander l’instauration d’aides financières. La PPE suit également l’évolution de la consommation énergétique et des rejets de CO2 liés à cette consommation pour définir ses plans d’actions.
Au gouvernement :
Une fois le bilan de la situation énergétique en France réalisé, la PPE peut programmer une concertation avec les ministères concernés pour favoriser l’atteinte de la neutralité carbone d’ici à 2050. Par exemple, cela peut passer par l’attribution d’aides pour les consommateurs pour favoriser le renouvellement des équipements énergivores.
La PPE pilote également le mix énergétique et doit réduire d’ici 2025 le poids du nucléaire à 50%, au profit des énergies renouvelables.
Quel est l’état du mix énergétique français en 2021 ?
En France en 2021, le monde de l’énergie est réparti en deux grandes catégories : l’électricité, avec près de 37 millions d’utilisateurs et le gaz naturel avec 11 millions d’utilisateurs.
Le marché de l’électricité
Le réseau public d’électricité est actuellement dominé par l’énergie nucléaire, à hauteur de 67%. Cette énergie représente aujourd’hui une puissance installée de 61370 MW, soit l’équivalent moyen de la puissance souscrite par 730 000 boulangeries.
Le second moyen de production d’électricité est l’hydraulique, avec 13%. L’éolien arrive en troisième position avec 7,9%, suivi du thermique (7,5%) et du solaire (2,5%). En dernière source d’énergie, on retrouve les bioénergies avec 1,9%. Les EnR représentent ainsi 25,3% de la production d’électricité en France.
Un parc énergétique français vieillissant
Malgré le développement des moyens de production renouvelables, l’énergie française est vieillissante, en grande partie à cause de ses centrales nucléaires. En effet, 37 réacteurs approchent des 40 ans d’exploitation. En théorie, elles doivent mettre un terme définitif à leur activité pour assurer la sécurité d’exploitation. Or, l’Autorité de la Sûreté Nucléaire (ASN) a décidé en février 2021 de prolonger la durée de vie de ces réacteurs, pour passer de 40 à 50 ans d’exploitation.
Cette décision de l’ASN est justifiée par un état satisfaisant des différents réacteurs, permettant de prolonger l’exploitation de 10 années supplémentaires. Cela donne un vrai bol d’air à EDF, car cette décision retarde les financements nécessaires pour :
- mettre fin à l’utilisation et au démantèlement de ces réacteurs ;
- renouveler le parc de moyens de production électrique.
Le marché du gaz :
Le marché du gaz en France est en relation avec plusieurs exportateurs, répartis entre l’Europe et l’Afrique, qui alimentent le pays tout au long de l’année. On retrouve parmi ces exportateurs :
- la Norvège (36%) ;
- la Russie (20%) ;
- les Pays-Bas (8%) ;
- le Nigéria (8%) ;
- l’Algérie (7%) ;
- le Qatar (4%).
Cette répartition permet d’éviter tout risque de rupture de gaz naturel, liés à des problématiques techniques ou géo-politiques. Pour répondre à l’objectif de neutralité carbone, le gouvernement et la PPE souhaitent réduire l’utilisation du gaz, qui crée un rejet de carbone lors de son utilisation.
A titre d’exemple, la nouvelle réglementation environnementale publiée fin 2020 met fin à l’utilisation du gaz naturel comme énergie pour le chauffage des nouveaux bâtiments. Cette réglementation annoncée par Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, et Emmanuelle Wargon, ministre déléguée au logement, sera appliquée à partir de l’été 2021. Cette date concerne les permis de construction déposés par les particuliers, pour des logements individuels.
Les constructions de nouveaux logements collectifs seront concernées par cette nouvelle réglementation à partir de 2024. Cette nouvelle politique énergétique est directement liée à l’avis de la PPE. Elle souhaite prôner l’usage des énergies renouvelables dans les nouveaux bâtiments, telles que la biomasse, la pompe à chaleur collective ou l’énergie solaire.
Cette décision doit permettre d’atteindre les objectifs pris par la Programmation Pluriannuelle de l’énergie pour 2028.
Quels sont les objectifs de la PPE pour les périodes 2019-2023 et 2024-2028 ?
D’ici à 2028, la PPE a 4 objectifs principaux. Elle doit permettre à la France de :
- Réduire de 14% sa consommation énergétique par rapport à 2012 ;
- Baisser de 40% la consommation d’énergies fossiles ;
- Doubler la production d’énergies renouvelables électriques ;
- Développer l’emploi avec la création de plus de 475 000 postes.
La principale difficulté pour la PPE réside dans la combinaison de ces objectifs. Associer économie et environnement n’est pas chose aisée. Cela nécessite des changements profonds sur le marché énergétique, que ce soit en électricité ou en gaz naturel.
Les changements à venir sur le marché de l’énergie
Le marché de l’énergie est actuellement en transition pour s’adapter à plusieurs changements annoncés et/ou en cours. On peut notamment citer en exemple :
- l’arrivée des smart grids ;
- le développement de l’autoproduction d’électricité ;
- le développement des véhicules électriques ;
- le démantèlement d’EDF souhaité par l’Union Européenne ;
- la construction de nouveaux moyens de production d’énergies renouvelables…
Ces changements nécessitent des fonds importants pour adapter le réseau électrique. Pour cela, le TURPE augmentera de 1,3% chaque année. Néanmoins, certains acteurs pensent que ces changements sont illusoires, et ne peuvent pas être atteints, tant la tâche est importante.
La Programmation Pluriannuelle de l’énergie : un dispositif contesté par certains acteurs
Certaines tribunes du monde de l’énergie mettent en avant le fait que les objectifs fixés lors de la COP21 seront difficilement atteignables d’ici 2050, pour plusieurs raisons. Ils estiment que réduire le poids du nucléaire à hauteur de 50%, pour favoriser les EnR, est risqué. En effet, du fait de leur production par nature intermittente, les EnR vont entraîner des instabilités sur le réseau. En cas de hausse majeure de la demande lors de périodes hivernales par exemple, des risques de coupures peuvent apparaître.
De plus, ce changement conséquent du mix énergétique en France va demander des adaptations structurelles importantes sur le réseau. L’investissement du gouvernement dans le développement des EnR est comparable au plan de développement du nucléaire, établi entre 1975 et 1995. Par exemple, le projet du parc éolien au large de St-Brieuc demande des finances importantes pour relier les éoliennes offshores avec le réseau de transport terrestre. Pour aider Enedis et RTE a financer ces travaux, une hausse des taxes énergétiques devrait intervenir d’ici la fin de l’année 2021.
Malgré cela, le gouvernement s’investit pleinement dans cette mission et propose d’ailleurs plusieurs aides aux consommateurs d’électricité pour améliorer leur efficacité énergétique.
Les aides financières pour aider les consommateurs à s’adapter aux changements
Selon les situations et secteurs d’activité des entreprises, plusieurs aides financières existent. Parmi celles-ci, on retrouve :
- le prêt éco-énergie (PEE) ;
- les certificats d’économies d’énergie (CEE) ;
- le fond chaleur pour TPE et PME ;
- les aides locales.
Ces aides financières sont proposées pour répondre à plusieurs besoins :
- Réaliser des travaux d’isolation thermiques des bâtiments de l’entreprise ;
- Changer l’éclairage pour réduire le besoin énergétique ;
- Produire de la chaleur à partir de sources énergétiques renouvelables…
Ces travaux doivent permettre de réduire le besoin énergétique de chaque consommateur professionnel. Sur le long terme, ces investissements doivent permettre à la fois de :
- réduire la facture énergétique des consommateurs ;
- diminuer les rejets d’émissions de carbone.
Pour bénéficier de ces aides, vous devrez constituer des dossiers, décrivant votre entreprise, son activité, le projet à financer… Pour cela, Optima Energie vous accompagne pour adapter votre consommation énergétique aux différents changements.
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