Le décret imposant l’installation d’ombrières photovoltaïques sur les parkings extérieurs suscite des tensions. Entre échéances strictes et exemptions limitées, le secteur de la grande distribution s’interroge sur la faisabilité de ce projet ambitieux.
Une obligation légale pour accélérer la transition énergétique
Adoptée en 2023, la loi impose aux parkings extérieurs d’équiper au moins 50 % de leur surface de panneaux solaires. Les échéances varient selon la taille :
- Juillet 2026 pour les parkings de plus de 10 000 m².
- Juillet 2028 pour ceux dépassant 1 500 m².
Les ombrières permettent de conjuguer production d’énergie et confort, mais leur installation suscite des interrogations sur le terrain.
Exemptions : une flexibilité limité
Le décret précise certaines situations permettant d’échapper à cette obligation, notamment :
- La présence d’arbres couvrant la moitié de la surface (1 arbre pour 3 places).
- Des coûts de travaux jugés excessifs par rapport à la rentabilité du projet.
Les espaces verts, zones de stockage et logistiques sont exclus du calcul de la superficie, mais pas les allées de circulation, ce qui reste une source de mécontentement.
La grande distribution en colère face aux contraintes
Avec 70 millions de m² de parkings, le secteur de la grande distribution est en première ligne. En avril 2024, les acteurs demandaient un report d’au moins deux ans, jugé nécessaire pour s’adapter aux contraintes économiques et techniques. Un délai supplémentaire qui n’a pas été pris en compte dans la parution du décret.
Franck Charton, délégué général de Perifem, déplore un décret qui « fige le foncier et ignore les délais déjà perdus ». Il critique également l’absence de soutien au développement de la filière photovoltaïque française.
Sanctions et compétitivité : des enjeux cruciaux
Les gestionnaires non conformes risquent des amendes allant jusqu’à 40 000 € par an. Dominique Schelcher, président de la Coopérative U, alerte sur l’impact de ces décisions sur la compétitivité française.